jeudi 31 janvier 2013

HOMMAGE AU PR MOHAMED BENABDERRAHMANE


Aujourd’hui  le 30 janvier 2013, une étoile s’est éteinte dans la constellation de la médecine interne algérienne. Le professeur Mohamed Benabderrahmane nous a quitté. Ce grand homme doté d’un grand savoir et d’un grand humanisme est partit, laissant derrière lui des centaines d’internistes formés dans l’élogieuse école de médecine interne de Constantine.
Du coup, des centaines, voire des milliers de bons souvenirs remontent à la surface pour retracer le glorieux parcours de ce pionnier de la médecine algérienne.
Je me souviens j’étais très jeune à Skikda ou nous passions nos vacances, il était revenu au pays avec sa voiture, une 504 bleu qui avait traversé le portail de la villa el Hadiqa dans un concert interminable de youyous entonnés fièrement par toute la famille, à leur tête Son père Mostefa, sa maman Hafiza et ses 3 sœurs Sakina, Akila et Chérifa qu’il affectionnait sous le sobriquet de Nina, Kiki et Chicha.
Ce jeune professeur, amoureux de sa famille et de son pays, avait quitté les salons dorés de Genève ou il exerçait dans le service de soins intensifs de l’hôpital cantonal, pour venir aider la jeune Algérie indépendante et créer le premier service de médecine interne à Constantine.
L’homme ;
C’était un homme qui aimait la vie et qui la croquait à pleines dents, il adorait et savourait les plats traditionnels, il aimait danser dans les fêtes familiales avec de très élégants pas de flamenco. C’était un as de la bellotte et les soirées avec lui étaient interminables ; il réussissait toujours à créer autour de lui convivialité et bonne humeur. Il aimait le sport et était un bon dribleur, je me souviens un jour d’un but qu’il avait marqué tête plongeante du haut de ses 60 ans. Il aimait la musique universelle, les grands auteurs français et surtout le Malouf et les grands maîtres Constantinois le lui rendait bien, feu Abdelmoumen Bentobal est venu chanter à son mariage et Hadj Mohamed Tahar Fergani lui a organisé une fête privée dans son domicile à laquelle ont assisté de grandes personnalités algériennes.
Le médecin ; le scientifique :
Ce fut un géni en médecine, doté d’une intelligence extrême et d’un humanisme hors pair. Ses visites médico-universitaires resteront dans les annales de la médecine Algérienne. Lors de ses visites ; il y avait sans exagérer une centaine de personnes qui assistaient. Parmi eux l’incontournable Hlima qui prenait notes, il y avait maitres assistants, résidents, internes, externes et infirmiers venus aussi bien de service de médecine interne que d’autres services du C.H.U de Constantine.
Lors de cette visite on avait droit à un véritable voyage dans les fins fonds des annales de la médecine, mais aussi de l’histoire et du patrimoine algérien. Nous passions des nuits blanches à préparer ses visites. Il entrait dans la salle majestueusement vêtu de sa blouse immaculée et paré de ses lunettes de lecture accrochées au cou. Il foudroyait du regard le résident qui devait présenter le cas du patient qui était devant lui et pour lequel il ne devait laisser passer aucun détail, ce maître méticuleux, ne pardonnait aucune faute à ses élèves, il n’arrêtait pas en même temps d’affectionner ses malades en mettant la main autour de leur cou tout en les chatoyant avec son éternelle expression affective et paternelle « comment ça va lâaziz ou lâaziza », il arrêtait souvent la visite pour nous questionner sur la signification et sur l’origine d’un  tatouage d’une femme ou de bijoux traditionnels portés par ses patients. Il aimait l’Algérie profonde et adorait son patrimoine, il connaissait par cœur l’histoire de notre pays, c’était un homme d’une grande culture.
Il enchainait par la suite sur le cas du malade et sermonnait le médecin qui s’en occupait mais finissait toujours par lui corriger ses fautes, par lui montrer comment tracer le calque d’une hépatomégalie, comment retrouver les caractéristiques d’un souffle cardiaque, comment retrouver des signes de maladie à travers le faciès d’un patient, hypothyroidie, hyperthyroidie, IRC, hémochromatose, Addison. La sémiologie dans toute sa splendeur était au rendez-vous.
La médecine pour lui était un art ; il avait l’art et la manière de conduire une anamnèse, l’examen clinique ; il le faisait avec une délicatesse et doigtée déconcertante, la médecine n’avait pas de secrets pour lui. C’était le roi du diagnostic. Il nous a appris ce que c’est que le diagnostic d’élimination que d’autres confrères ont dû savourer bien aprés à travers la fameuse série HOUSE. C’était en quelque sorte notre docteur House à nous et nous en étions très fiers.
Je me souviens de plusieurs cas qu’il avait diagnostiqués au lit du malade dont deux de mes patients, l’un  atteint d’une maladie de CROHN  ou il m’avait appris à faire la part des choses simplement en bien interprétant les signes d’une endoscopie digestive. Le second cas fut celui d’une anémie de Biermer ou il m’avait donné un cours magistral  sur l’hématopoïèse et sur l’interprétation minutieuse d’une formule sanguine. Le troisième cas fut celui d’une consœur et ce cas la restera dans les annales car il avait diagnostiqué une maladie familiale rare à travers un seul signe clinique, celui qu’on appelle le signe du lacet, cette maladie était la thrombopathie de Glanzmann et tous les amis du service se souviendront  de ce cas historique.
Il nous enseignait aussi le sens de la responsabilité médicale et la responsabilité devant chaque prescription médicale, il nous poussait à réfléchir à toutes les interactions médicamenteuses ; pour cela il disait « prescrire un médicament est du ressort du médecin généraliste, deux médicaments c’est le spécialiste, trois médicaments c’est le psychiatre, quatre médicaments est du ressort du procureur de la république ».
Les cas cliniques avec lui étaient une encyclopédie médicale à ciel ouvert, c’était une séance d’apprentissage de la médecine mais aussi de culture générale, tous les amis se souviennent  de sa fameuse question « quel est l’auteur français qui décrivait dans son livre la douleur de la syphilis tertiaire mieux qu’un médecin ? » et la réponse fut bien sur Alphonse Daudet  qui était atteint de Tabes, une complication douloureuse de la syphilis et qu’il décrivait dans un ouvrage intitulé « la Doulou ».
Lors des congrès médicaux il impressionnait tout son auditoire, il arrivait même à impressionner les psychiatres les plus avertis lors de ses conférences donnés en dehors de son domaine de prédilection, la médecine interne.
Il aimait ses confrère et les respectait beaucoup, il aimait particulièrement le Pr Bensmail et le Pr Abbas, il était respecté par tout les grands maitre du C.H.U DE Constantine et de l’Algérie entière.
Il adorait la neurologie et je me souviens un jour, j’ai fait la route avec lui entre Constantine et Skikda et durant tout le trajet il n’arrêtait pas de parler de l’aphasie, il me l’avait expliquée sur toutes ses facettes.
C’était un grand humaniste, il était acquis aux valeurs universelles et appliquait les grandes valeurs du serment d’Hippocrate avec toute la rigueur qui lui sied. Un jour il m’avait parlé d’un patient de confession juive qui avait préféré le garder lui musulman comme médecin traitant en pleine guerre des six jours, pour vous montrer l’amour que lui accordaient ses patients et d’une patiente qui avait pleuré car il n’est pas resté avec elle autant qu’avec les autres patientes. Ses patients l’adoraient et il le leur rendait très bien.
Pour ma part je lui doit tout, d’abord d’avoir sauvé ma mère qu’il avait diagnostiqué et envoyé en urgence mourante en France et qui fut complètement rétablie par la suite, ensuite pour être le médecin traitant de ma grand-mère, qui était en même temps sa sœur, le médecin traitant de mon grand-père maternel et de toute ma famille, il était harcelé par tout le monde  et répondait toujours présent.
Je lui doit ensuite ma médecine et ma médecine interne qu’il m’a enseigné de tout son cœur et fait de moi un excellent interniste, je me souviens du premier jour où je suis arrivé dans son service, il m’avait accueilli dans son bureau ou il m’avait parlé en ces termes « je ferais de toi un interniste de classe, à une seule condition :la rigueur » et lors de la fin de mon cursus ou il m’avait accueilli dans le même bureau me disant «tu m’as ramené un 18 en cas clinique, je suis fier de toi fiston ». Ce fut l’une des plus belles consécrations de ma vie et de ma carrière et je suis fier de faire partie de la lignée des Benabderrahmane, qui a donné à l’Algérie de grands enseignants, avocats et médecins dont FEU Maître BENABDRERRAHMANE MOHAMED.
Aujourd’hui, je le pleure avec toutes les larmes de mon corps et le regrette amèrement. Il survivra éternellement à travers nous ses enfants, ses élèves. Nous porterons dignement son flambeau et nous continuerons porter son message de paix, de science et de valeurs universelles aussi loin que possible à travers nos enfants, notre famille, nos patients et notre pays.
Adieu cher maître, toute l’Algérie te regrette.

mardi 14 février 2012

EL BOUGHI - DE LA PASSION AU SUICIDE


Chers amis, connaissez vous l’histoire d’El BOUGHI ?
Belle et véritable histoire d’amour connue dans les milieux constantinois et chantée par les plus grands maîtres du malouf dont El Hadj Mohamed Tahar El Fergani. 
Cette belle histoire m’a été racontée dans ma jeunesse par  ma défunte grand-mère, elle m’a fait découvrir et aimer le malouf dans toute sa beauté et sa splendeur.

J'ai redécouvert cette histoire lors d’une soirée ramadanesque au café du Haouzi chantée par de jeunes musiciens Constantinois,  savamment accompagnée et racontée par les membres de l’association Kan ya makan.
C'est autour d’un thé aux amendes, de ktayef et de M’halbi que j'ai eu le plaisir de savourer ce joyeau du patrimoine musical et culturel de notre cité antique.
Alors permettez moi de partager avec vous ce pur moment de bonheur et  suivez avec moi la belle histoire de NEDJMA et de SAADI DJABALLAH.

 (je vous conseille pour bien vous mettre dans l’ambiance de suivre les liens ci dessous:



Bonne écoute et bonne lecture.


Toute l'histoire commence à CONSTANTINE par cette tradition abolie à la fin du 19 ème siècle et qui voulait que durant un jour par an toutes les filles et femmes des riches et notables ( el achraf ) de la ville Descendaient dans toutes les rues de la ville et faire l'aumône pour tout redistribuer aux pauvres en fin de journée .
En 1840 NEDJMA une honorable dame ce jour la tendit la main à DJABALLAH SAADI EL ANNABI né en 1907 humble poète et voyageur qui fasciné et séduit par elle lui remit tout ce qu'il avait et se rendit compte plus tard qu'il était épris d’elle.
Il entreprit de longues recherches et à sa grande surprise il découvrit que NEDJMA est une honorable dame mariée.
A l’aide de leurs serviteurs respectifs ils entretiennent une relation lointaine et discrète à travers de longues lettres que personne n’a pu connaître leurs contenus.

Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un jour de villégiature il rencontra dans son chemin un groupe de notables de la ville qui pique niquaient et qui l’invitèrent à se joindre à eux.
Sur la somptueuse et  fastueuse nappe il y’avait  de fins  mets et des vins de qualités (khoud mchahrine).  DJABALLAH accepta l’invitation et après une partie bien arrosée, chacun se mit à vanter sa bien aimé en exhibant une preuve concrète de sa conquête en montrant fièrement une mèche de cheveux ( Essalef) de son amoureuse.

هودت للبستان نغسل عقلي طارب
نلقى جماعة زاهيين نادوا علي
حلفوني باليمين جزت لقداهم نزارب
نلقى خوذ مشهرين وصفرة منشية
كلهم متماثلين ولاد مضارب
كل آخر اجبد سالف ولفه يا خويا

Dans un élan suicidaire et totalement ivre DJABALLAH évoqua sa relation avec NEDJMA , ce qui ne laissa personne indifférent et une preuve fut exigée. Devant les multiples moqueries et hostilités il quitta rapidement le groupe et  se dirigea vers la demeure de sa dulcinée et au seuil de sa porte il lui raconta son infortune et lui réclama une preuve d’amour.

و انا الممحون صار دمعي يسكب
فزيت فالحين زدت لعبوا رجليا
غيبت على اقداهم وجزت للزينة زارب
قلتلها جيتك بغيظ ناري مقدية
تعطيني ما يوالم ويناسب

NEDJMA lui répondit qu’il ne retournera point malheureux et l’honora  en lui offrant une de ses mèches ornée de deux perles et incrustée de deux pierres précieuses qu’elle fit descendre à son amant par le biais de son hzam (ceinture) lui disant « voici la preuve de mon amour pour toi, vas y vante toi et venge toi de tout ces prétentieux » .

قالتلي والله ما يفيدك بخلف القطايع
اديها وافخر على جميع من يصحب
ظفرتها لي بالجوهر النفوسي من غاية
حطت فيها حجرتين كالبرق اللاهب
دربتها لي بالحزام لن وصلت ليا
Tout fier et inconscient Il  fila comme un reptile vers ses amis du jour qui se demandaient encore  où il était partit et  illico il exhiba avec fierté la preuve de son idylle.

كمثل الثعبان صرت نمشي و نزارب
حين وصلت شور الرجال لا لوم عليا
قالوا لي وين غبت عنا يا صاحب
قلت لهم ابطل منامي
و هدف ليا فكر كالبحر
جاني بالموجات دافع
بحر الحب غليلي طامي
و سالف نجمة سابغ الشفر
لن دهشوا ذوك الربايع

L’ami fidele de DJABALLAH compris vite la bêtise commise par son copain et l’intima de ne plus révéler son secret et de quitter rapidement Constantine car s’il ne le faisait pas, il serait vite lapidé.

انذرني من الزهو ينامي
أكمي سري حتى أنا نوجد الخبر
راك انعمت يا الطايع
طهرت ما كان من كلامي
وراهم قبلك صرفة الخداع
نتقول روحك ذا سوايع
ليغدى لحمك وزايع

Malheureusement le beau frère de NEDJMA en était témoin et touché dans son amour propre il proclama la mise à mort du poète.
Traqué et poursuivi par l’ombre de la mort DJABBALAH décida de s’enfuir et à l’aide de son ami il arriva avec son serviteur à quitter CONSTANTINE pour sa ville natale ANNABA.

Peu de temps après NEDJMA mit au monde un garçon et trois années plus tard décida d’organiser sa circoncision. Ne pouvant oublier son bel amant elle décida de lui faire signe. Repenti de tous péchés DJABALLAH reçoit une étrange invitation de la part de NEDJMA afin d’animer la fête de son fils tout en étant consciente que son mari était au courant de leur idylle. « Ô, amour de ma vie je n’ai pu t’oublier, mes nuits sont longues par ton absence et mes yeux ne retrouverons le sommeil  qu’après ton retour auprès de moi, je te prie de venir au plutôt, revient à moi Ô lumière de mes jours ».


لمن راد الله فراقها جا في الظمر
مدة ثلاث سنين
غريب جاي على البلدي
بعتتني زاود للمرفع الخاطر
نبغيك ذا الفجر عالغيض العهدي
راه النوم بعدني و عادت الليالي لاتقصر
بوصولك هنايا يا ضو الثمادي

Ainsi remettant son destin à dieu, et animé par la ferveur de son amour pour NEDJMA, DJABBALAH décida d’aller rendre visite à sa bien aimée quitte  à le payer de sa vie. Il se dirigea  vers Constantine avec son luth et le Salef (mèche) de NEDJMA comme seul bagage.

تحزمت وقلت يا مغيث المسافر
يا ربي سلتك بحرمة النبي الهادي
و اذا نفذ قطاك من حكمك اصبر
و السابق في الجبين مكتوب ينادي
الموت بالأجل والشنايع تتفاخر
مخلي الشيعات يوصلوا لكل بلادي
يجسوا لها و يجيبوا الأماير
قصدت بجوب القفار و السالف زادي
 Certains de ses amis entendant son histoire, décidèrent de le suivre et de plaider sa cause une fois  sur place. Mais arrivés à destination ils comprirent vite que la situation était  dangereuse et que DJABBALAH  aller y laisser la vie. Ainsi parmi  20 personnes qui l’avaient accompagné 19 retournèrent sur leurs pas  et un seul lui resta fidele.


صحابي دنوا سلموا قالولي لا لا
عرفوا صوح المضيق فيه يتوفى عمري
وين الي قالوا نقتلوا على جاب الله
واحد في العشرين شد في الفتنة نظيري
و انا منهم حرامي
وناس باعوا نيفهم خسار
باعوني صف المضايع
الله يا غيد الريامي
Alors que la fête battait son plein le soir à wast-eddar (grand hall situé au centre de la maison et surmonté d’une balustrade, telle était l’architecture des maisons Constantinoises d’antan). DJABBALAH  qui connaissait déjà son destin et qui savait aussi qu’il vivait les dernier instants de sa vie, pris son luth et entouré d’invités, il se mit à chanter ouvertement son amour et son dernier adieux pour sa bien aimée qui le regardait du haut du drabzi (balustrade).
Ainsi que furent les dernières paroles d’EL BOUGHI (DJABALLAH) et la fin triste de cette belle histoire.
« Ô NEDJMA a partir de ce moment tu ne peux m’en vouloir, je suis venu te voir malgré les risques et les tourments, au revoir mon bel amour, au revoir à celle à qui j’ai fais tant de tords. Ceci est mon dernier adieu pour toi, aujourd’hui notre destin touche à sa fin et ma belle histoire se termine ici à ta demeure, la jalousie des hommes a voulue qu’ils me tuent ici devant toi et si ce n’est mon amour pour toi je ne serais venu mourir ici à tes pieds. Adieu mon amour ».

نجمة يا نجمة ما بقى لك صواب في اللوم عليا
راني غديت لقداك في الشنايع و الباطل
اتبقاي بالخير يا المتهومة بيا
هذا آخر وداعنا والوعد اكمل
كرهوني يا الزهو خاطري ناسك بغضية
لا يلوم غرض خلف ولا مشغال
رضى وقالت لي قوم الحسود شفايا فيا
لو ما انت ما نتكره في سبت راجل

Ainsi  et des qu’elle avait vu que DJABAALAH commençait à être poignardé à mort, elle se jeta sur la marre de sang du haut de la balustrade, son fils dans ses bras.
نوصيكم يا عانس الحضر
و اذا كان الامر واقع
قولوا لها سبة غرامي
و ثان قدامي سابغ الشفر
و أنا بالعشق والع
و لو يصفروا قدامي
و عن جالك يا سيدة الحضر
الي تقطع نحرها نايم
بعدما نقرا سلامي
العزة بكل لمن حضر
حار دليلي و صرت حاير
الله يا سود الريامي
ومن بعد السبغة حتى للمحبة نتفارقوا
لا تاخذ شي بالشنايع
وقدا و حديث القضايع
الله يا سود الريامي

jeudi 1 septembre 2011

L'alambic et le lionisme.


Durant le Moyen Âge et particulièrement dans le monde musulman , constitué d'un ensemble d'États qui s'étendaient de l'Espagne, l'Afrique à l'Indus. Un grand nombre d'inventions ont été crées et développées. Ces inventions ont été soit découvertes soit améliorées par les savants perses, arabes, wisigoths, turcs, durant l'âge d'or islamique qui s'étend de la période des premiers califes au VIIIe siècle à la veille de la prise de Bagdad au XIIIe siècle.


Parmi ces inventions, une a retenue mon attention, c’est L'alambic (de l'arabe al-ambic,  qui signifie vase à distiller). Inventé par Jabir Ibn Hayyan (Geber), le "père de la chimie et utilisé au Moyen Âge par les alchimistes et les médecins et dont le principe reste encore utilisé par les chimistes ce qui a permi  la découverte d’une grande variété de produits chimiques et fut à  les base de l'industrie du parfum.
Le principe de l’alambic est grandement utilisé par les ménagères Constantinoise pendant le printemps pour la distillation de l’eau de rose et de fleur d’oranger, ce  qui reste et demeure une grande tradition dans les milieux constantinois conservateurs.
Ainsi une grande quantité de fleurs est récoltée, mise dans le kattar (alambic) et selon la méthode décrite par Jabir Ibn Hayyan, une infime quantité d’un savoureux nectar est produite, dont le meilleur constitue ce qu’on appelle chez nous « Ras El Kattar ».
Si vous mettez une goutte de ce produit sur le bout de la langue vous avez un goût amer est désagréable de prime abord, mais si vous le diluez dans un peu d’eau fraiche, dans du café ou dans la farce des gâteaux ou encore dans les parfums vous obtiendrez une préparation au goût agréable et exquis.
Vous allez me dire chers amis lions quel est le rapport de cet exposé sur les inventions de l’âge d’or de l’islam et des traditions constantinoises dans un espace dédié au lionisme.
Eh bien appliqué au lionisme, le principe de l’alambic donne ceci :
Chaque lion et léo de notre district, du Maghreb, de l’Asie et du monde entier représente une fleur. Chaque fleur apporte ce qu’elle a de meilleur comme amitié, générosité, culture, savoir faire et comme idées. Si on assemble toutes ces fleurs dans l’alambic du formidable mouvement que forme le lionisme et si nous unissons toutes nos forces nous allons obtenir ce ras el kattar tant convoité.
Si une seule personne de ce mouvement, choisis l’individualisme et le monopole des idées et de la décision ceci donne un gout amer et désagréable, par contre si nous diffusons notre amitié, notre savoir faire, notre culture et notre humanisme au sein de notre communauté, de notre mouvement lionistique et auprés de ceux qui nous sont proches c'est-à-dire les membres de nos clubs respectifs et les membres de notre district. Nous obtiendrons ce goût exquis de la vie, cette agréable sensation du devoir accompli et de l’épanouissement personnel, intellectuel et  spirituel pour pouvoir enfin vivre en paix et en harmonie avec soi même.
Saha aidkoum et à bientôt.
Rached.